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Le jardin d'Hérondine
9 mai 2007

Rue

ruta graveolens

Parties utilisées : feuilles, graines

Récolte : Selon l'utilisation destinée à la rue, il faut la cueillir en Lune croissante ou décroissante. Delatte indiquait que la prise de possession et l'extirpation de la plante devaient être séparés par un jour solaire, la première ayant lieu avant le lever de l'astre et la seconde après son coucher. La prise de possession se réalisait en traçant un cercle avec un instrument en or, en argent ou en ivoire. Les jeunes pousses devaient être cueillies entre le pouce et le petit doigt de la main droite. Il faut ensuite l'utiliser fraîche car séchée elle perd de ses vertus.

Historique : Au Moyen Age, la rue avait un usage culinaire comme le montre l'auteur du Mesnagier de Paris qui l'utilise pour réaliser des omelettes. La rue était également une plante médicinale comme l'indique son nom "ruta" ("je conserve") qui signifie qu'elle aide à conserver la santé. Dès l'Antiquité, on pensait que la plante avait la propriété de rendre la vue plus perçante, et les peintres romains en consommaient pour cette raison. Au Moyen Age, c'était une panacée qui entrait dans un grand nombre de préparations, antidotes et remèdes miracles, comme par exemple le "vinaigre des quatre voleurs" efficace contre la peste. En raison de ses propriétés emménagogues, c'est surtout comme plante des femmes qu'elle fut cultivée. Néanmoins à forte dose elle est toxique, et pouvait provoquer avortements et hémorragies. C'était également une plante magique qui aidait les chasseurs de sorcières et les exorcistes à reconnaître les "coupables" et faire fuir les démons.

Propriétés : emménagogues, anti-aphrodisiaques, abortives, incisives, atténuantes, discussives, antispasmodiques, anthelmintiques, antiseptiques

Usages : Contre les affections renales, Hildegarde de Bingen indiquait : "La personne prendra de la rue fétide et de l'absinthe en poids égaux et ajoutera plus de graisse d'ours que de celles-là, et elle broiera le tout ensemble. Elle s'oindra copieusement de cette pommade, près du feu, dans la région des reins et des lombes, et là où c'est douloureux." Les feuilles nouvelles étaient utilisées en cataplasmes contre les abcès, les varices et les ulcères. En bain oculaire, elle soignait les yeux malades et les fortifiait. En lotion, elle soignait la gale. En tisane, elle luttait contre l'hypertension et calmait les palpitations cardiaques. En onguent, elle était employée contre les rhumatismes et la goutte. La macération des feuilles et les feuilles séchées réduites en poudre combattaient pucerons et puces. En dosage faible, c'était la meilleure alliée des femmes. Bue après un bain de vapeur, elle permettait d' "adoucir la matrice" et pour la rendre plus efficace, on l'accompagnait d'herbe au vers, de serpentaire, d'achillée millefeuille, de girofle, de poivre et de miel.

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